LESLEY CARTWRIGHT ϟ Who d'you gonna call ?



 
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LESLEY CARTWRIGHT ϟ Who d'you gonna call ?

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Lesley Cartwright votre bibliothécaire préférée
Aventures : 77
Localisation : Bibliothèque du Campus universitaire.
Lesley Cartwright

LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10 Mar 19 Juin - 19:16

Lesley Cartwright
Nom de famille
Cartwright

Prénoms et surnoms
Lesley, surnommée Lee.

Age et date de naissance
27 ans, née le 1er novembre 1985 à Dunwich.

Métier et occupations
Officiellement bibliothécaire responsable du rayon littérature de l’imaginaire et gardienne des archives, la jeune femme court après le surnaturel dans ses loisirs.

Groupe et rang
Citoyenne
Que pensez vous de Dunwich ?

« Malgré tout ce qu’on peut entendre je me suis toujours plue à Dunwich. Je n’ai jamais désiré la quitter. J’y trouve tout ce dont j’ai besoin. Des livres, un cinéma et des rumeurs de phénomènes surnaturels. Pourquoi irais-je voir ailleurs alors que je n’ai pas encore découvert tous les secrets de ma ville de naissance ? J’aime Dunwich malgré son ambiance réputée inquiétante. Dunwich est mon chez-moi mon territoire. J’aime cette ville de ses beaux quartiers à ses ruelles glauques. J’en connais chaque recoin. J’en connais chaque légende urbaine et il n’y a pas une maison prétendue hantée qui n’ait pas reçue ma visite au moins une fois. »
Y habitez-vous depuis longtemps ?

« Les premières mentions de l’implantation de la famille Cartwright dans la ville remonte au moins à sa fondation par Charles Richard Dunwich. Avant les choses sont un peu plus floues… Toujours est-il que ma famille y réside depuis longtemps et qu’en ce qui me concerne, je n’y ai pas fait exception. Je suis née et ait toujours vécu dans cette petite ville pas si tranquille.»

Croyez-vous à ces légendes ?

« Bien sûr que j’y crois. Bien sûr que je suis persuadée que ces rumeurs ont plus qu’un fond de vérité. Plus encore que d’y croire, je veux les confirmer. Dans mon temps libre, je chasse le surnaturel en compagnie d’un petit groupe de personnes persuadées comme moi que les histoires effrayantes qu’on entend par fois ne sont pas seulement des histoires. Des personnes qui comme moi ont lu ce que H.P. Lovecraft a écrit sur notre ville et sur les cultes noirs qui s’y sont apparemment déroulés. Alors certes sans aller dire que le Grand Cthulhu va se réveiller, je suis certaine qu’il y a plus à découvrir que des histoires d’animaux enragés. »

Avez-vous déjà vécu un évènement étrange ?

« … Pas vraiment. J’ai bien entendu des bruits mais tous s’expliquaient facilement. Mais je suis persuadée d’avoir vu quelque chose un jour dans une rue sombre quand j’étais adolescente. Une chose qui avait une silhouette vaguement humaine mais qui n’était pas humaine. Une chose qui m’a terrorisé. Je me suis jurée de découvrir la vérité et de savoir enfin ce qu’était vraiment cet être inquiétant à peine entrevu il y a des années… »


Nombre de points : 7 points

Force : 2 / 7
Constitution : 2 / 7
Agilité : 1 / 7
Discrétion : 2 / 7
Nombre de points : 20 points, détection +3, orientation +2

Bibliothèque 7 points
Détection 3 points bonus + 2 points + 1 point bonus par Thaddeus
Orientation 2 points bonus
Savoir-vivre 5 points
Armes à feu 2 points
Conduite 4 points

La photo montrait une jeune femme de taille moyenne prise de trois quarts visiblement à son insu alors qu’elle entretenait une discussion visiblement animée avec un lecteur de la bibliothèque. La première chose qu’on remarquait chez elle, outre son large sourire, était la crinière d’un roux intense, presque rouge, qu’elle laissait libre en permanence et qui lui mangeait une bonne partie du visage lorsqu’elle n’y prenait pas garde. Sa peau très pâle était visiblement de celles qui prennent une vilaine couleur rouge lorsqu’elle s’exposait trop longtemps au soleil. Chose qu’elle faisait soigneusement attention d’éviter, compte tenu des heures qu’elle passait dans son lieu de travail ou devant son ordinateur. Ses yeux très bleus, et très myopes, étaient en partie dissimulés par une paire de lunettes à la monture noire. Elle était probablement âgée de moins d’une trentaine d’années et aurait pu sembler parfaitement normale si le cliché s’était limité à faire son portrait. Puisqu’il suffisait de jeter un coup d’œil à ses vêtements pour s’apercevoir que Lesley Cartwright était tout sauf une bibliothécaire comme les autres. Elle avait été embauchée pour ses diplômes et parce qu’elle était la seule à bien vouloir se charger des rayons considérés comme litigieux. Ceux qui concernaient la littérature de l’imaginaire et tous les évènements étranges qui avaient bien pu se produire à Dunwich.

Elle portait en permanence des vêtements qui auraient fait frémir un adulte responsable tel que des tee-shirts affichant ouvertement des citations obscures, des illustrations issues de comics ou de jeux vidéo. Lorsqu’elle sacrifiait à un peu plus de normalités, elle s’assurait qu’une multitude de badges viennent rappeler qu’elle n’était pas dans la norme. Une sacoche dépenaillée contenant son matériel d’urgence, à savoir un appareil photo instantané, un pistolet Smith et Wesson (héritage d’une rencontre avec un junkie mal luné), son i-pod et une plaque de chocolat, ne la quittait jamais. Elle parlait de ses convictions à voix haute, n’hésitait pas à s’engager dans des débats animés avec d’autres lecteurs au sein même de la bibliothèque à des heures ouvrables. Pour cela ses collègues l’avaient plusieurs fois rappelée à l’ordre. Elle avait toujours argué que personne ne venait dans son rayon, qu’elle se trouvait au fond du bâtiment et que personne ne s’était jamais plaint. Les autres employés avaient du lui concéder un point mais tout de même. Si l’on n’enrayait pas son hérésie très vite le bâtiment risquait de perdre son silence de cathédrale et de devenir un lieu de vie. Pire encore, Lesley avait amené un objet qui faisait hurler d’horreur ses aînés. Une bouilloire et du thé. Elle organisait ponctuellement des goûters littéraires ou des table-rondes autour du thème du surnaturel. Lesquelles réunissaient une foule croissante d’aficionados, geeks de tout poils qui cherchaient un peu d’animation dans une ville qui ne les acceptait généralement pas bien. La jeune femme les réunissait autour d’une table pour parler de tout et de rien dans un secteur de la bibliothèque que les autres lecteurs ne fréquentaient guère par peur d’être assimilés à cette faune socialement inacceptable ou par crainte des archives et des secrets qu’elles renfermaient…

Dans son petit univers, Lee vivait à son propre rythme. Elle avait des loisirs que peu partageaient, écoutait en permanence de la musique, sortait quand elle en avait envie et se permettait même de participer à des expéditions à la limite de la légalité au cours desquelles elle chassait le fantôme et le phénomène surnaturel au sein d’un groupe appelé le Lovecraft club.


Lesley Cartwright, 9 ans, était une gamine efflanquée qui portait lunettes et pansements sur les genoux à longueur d’années. Son visage constellé de tâches de rousseur était perpétuellement perdu dans une masse emmêlée de cheveux d’un roux sombre que sa mère rêvait de voir un jour disciplinés et coiffés de manière correcte… Vêtue d’un ancien pantalon que l’auteur de ses jours avait converti en short et d’un tee-shirt dans lequel sa silhouette maigre flottait littéralement sous lesquels elle portait son maillot de bain, elle poussait devant elle une bicyclette qui avait de toute évidence connue des jours meilleurs. La petite fille profitait d’une journée ensoleillée et chaude pour rejoindre ses amis dans un des multiples parcs de la ville. La bande de gamins avait prévu de longue date d’échapper à la surveillance de leurs parents pour profiter des commodités aquatiques que pouvaient bien offrir les différents espaces verts de Dunwich… Ils avaient repéré depuis longtemps un endroit particulièrement propice au type d’activité auquel ils projetaient de se livrer. Et c’était dans cette direction que la petite fille dirigeait ses pas alors que la chaleur de l’été avait contraint la plupart des riverains à rechercher de la fraîcheur à l’extérieur de la ville ou en restant à l’intérieur de leurs maisons. Ils ne sortiraient que plus tard, lorsque la température serait devenue plus supportable. Pour les plus jeunes, une telle absence d’adultes constituait une véritable opportunité qu’ils n’avaient pas manqué de saisir puisque Lee avait déjà croisé plusieurs bandes de gamins qui jouaient au ballon dans la rue ou se baignaient dans l’eau des fontaines et encore plus de couples qui s’embrassaient à pleine bouche dans des bruits de succions qu’elle trouvait répugnants. Comment pouvait-on apprécier d’être collés de la sorte par une telle chaleur ? Pire encore comment pouvait-on tolérer de se faire baver dessus de la sorte ? Tout ça rappelait furieusement à la petite fille la fois où, poussée par l’ennui, elle avait observé un accouplement d’escargot. C’était tout aussi intéressant et tout aussi gluant. Un frisson de dégoût remonta le long de son échine alors qu’elle parcourrait le chemin qui la séparait encore de son but. Ses parents lui promettaient qu’elle finirait bien par comprendre. Ce dont elle était certaine, c’était qu’elle préférait continuer d’ignorer tous les détails de cette activité dégoûtante…

S’assurant qu’elle n’avait pas été suivie, Lesley se fit un devoir de cacher sa monture dans un buisson bien pratique qui servait de cachettes à tous les gamins du coin dès lors qu’il s’agissait de planquer quoi que ce soit. La chose était connue de tous mais personne n’avait encore eu à déplorer la disparition du moindre objet. Il s’agissait plus pour les adultes de s’assurer qu’aucun objet ne gênait le passage ou ne détériorait pas le panorama que de protéger les biens des gamins qui se rassemblaient périodiquement dans le parc. Ayant vérifié une dernière fois que personne ne pouvait l’observer, Lesley se glissa comme une ombre hors des chemins balisées en direction de la petite rivière qui courrait en contrebas sans qu’aucun promeneur puisse l’apercevoir. Notoirement connue pour fournir un coin de baignade idéal aux gamins, cet endroit n’était fréquenté que par eux. Les adultes n’avaient pas de raison de s’y rendre et nulle envie de crapahuter dans la descente qui y menait. Ils se contentaient donc généralement d’afficher une sobre désapprobation, expression reprise sur le visage de leurs propres parents lorsque ceux-ci avaient compris où leurs enfants se rendaient, d’interdire à leur progéniture d’y aller, puis de feindre l’ignorance lorsqu’ils le faisaient. Ainsi fonctionnaient les choses à Dunwich et ainsi s’étaient comportés les parents de Lesley qui avaient quitté la grosse pomme pour élever leur fille unique dans un environnement qui leur paraissait plus sain. Et peu importait les rumeurs inquiétantes ou l’ambiance générale de la ville. Dunwich était leur foyer et jusque-là la vie du couple et de leur enfant avait toujours été parfaitement normale. Cet après-midi ne devait pas déroger à la règle.

Oh bien sûr, la fillette était au courant que sous la surface de la petite agglomération on pouvait déceler d’étranges rides, entendre des histoires qui frisaient le surnaturel et voir des choses qui ne pouvaient s’expliquer. Mais comme la plupart des enfants de cet âge, la chose ne la touchait pas plus que ça. Elle menait une petite existence tranquille, indifférente aux remous du monde. Elle descendait la pente herbeuse en humant l’air chargé d’une odeur de résine, l’oreille aux aguets lorsqu’elle perçut un tumulte coutumier. Les braillements hystériques d’une bande de gamins en train de jouer dans l’eau. Les voix facilement identifiables de ses amis lui firent savoir qu’elle était la dernière à se joindre à la fête. Arrivant finalement sur la berge, Lesley se hâta de se débarrasser de ses chaussures et de ses vêtements avant de plonger dans l’onde claire sans prendre les précautions d’usage. Elle perça la surface miroitante dans un grand jet d’éclaboussures, s’enfonçant jusqu’au fond du cours d’eau avant d’émerger avec un hurlement d’horreur. « Putain qu’elle est froide ! » L’emploi de l’injure la fit glousser réalisant qu’elle aurait probablement été punie pour avoir utilisé un langage aussi ordurier devant ses parents. Mais ici il n’y avait aucun adulte. Ici on pouvait se comporter comme on voulait. Cracher par terre, manger des sucreries jusqu’à l’overdose, cracher par terre et hurler des injures. On pouvait également inventer d’héroïques missions au cours desquelles le petit groupe d’amis qu’ils formaient, et où Lesley était un des rares représentants du sexe féminin, sauvaient le monde d’un péril toujours différent mais toujours mortel. Etre avec ses amis représentait pour l’enfant une coupure totale avec le monde réel. Un moment au cours duquel elle n’avait pas à être une fillette bien élevée qui avait de bonnes notes et parlait correctement. Où elle ne revêtait pas de beaux habits pour aller à l’église le dimanche et où elle n’avait pas à se montrer polie face à de vieilles raseuses qui ne comprenaient pas l’intérêt qu’on pouvait bien trouver lorsqu’on escaladait un arbre. Emplissant sa bouche d’eau, elle la cracha au visage d’un de ses amis qui passait à sa portée avant de se jeter sur lui avec la ferme intention de lui faire boire la tasse. Les vacances commençaient bien…

*~*

Des années plus tard, Lesley Cartwright était une adolescente de 16 ans qui rentrait de nuit par un entrelacs de ruelles plus ou moins glauques à l’arrière du drugstore crasseux où elle travaillait en tant que caissière. Elle n’avait pas trouvé mieux. Elle savait que ses parents n’aimaient pas qu’elle travaille dans ce magasin minuscule doté d’une caméra qui ne fonctionnait pas jusqu’à une heure indue pour un salaire de misère mais ils ne pouvaient pas augmenter son argent de poche et elle avait besoin d’argent pour économiser pour ses propres projets. De la gamine efflanquée et échevelée, il restait encore quelques restes dans sa carrure toujours squelettique et sa tignasse rousse en bataille. Ses yeux bleus désormais très myopes étaient en partie dissimulés par une paire de lunettes à montures d’écailles du plus mauvais goût qu’elle avait choisi en partie pour cette raison… Après tout, elles allaient avec ses vêtements démodés et son appareil dentaire. Au lycée, les gens ne lui parlaient pas, sauf pour se moquer d’elle, chose à laquelle elle était depuis longtemps habituée et les adultes considéraient que parce qu’elle n’était pas une adolescente comme les autres, elle était obligatoirement plus sérieuse et lui faisaient plus facilement confiance. L’un dans l’autre ce n’était pas un mauvais arrangement… Elle se faisait un peu d’argent et restait relativement libre de ses mouvements. Ses parents n’avaient jamais peur qu’elle ne leur fasse faux bond, qu’elle consomme de la drogue ou qu’elle s’alcoolise à l’excès. Ses fréquentations n’étaient pas un problème non plus. Principalement parce qu’elle n’éprouvait qu’un intérêt très limité pour les relations amoureuses auxquelles les autres filles de son âge consacraient l’essentiel de leur temps. Et parce que les garçons ne la remarquaient que pour se faire la réflexion qu’il était hors de question de sortir avec une fille aussi peu portée sur la chose. Elle traversait apparemment les écueils de l’adolescence avec une parfaite indifférence aux récifs qui se trouvaient sur son chemin. Certaines personnes s’inquiétaient de ce manque total d’intérêt pour les rébellions mais elles ignoraient en général que Lesley n’éprouvait qu’une passion très limitée pour le monde réel. Elle le trouvait ennuyeux, terne et sale à l’image des ruelles pouilleuses qui sentaient la pisse qu’elle traversait. Elle avait beau aimer Dunwich à sa façon, elle trouvait son univers réduit. Etroit. Et n’aspirait qu’à la délivrance qui l’arracherait à la douloureuse épreuve du lycée pour la projeter dans le monde rayonnant de l’université. Elle progressait dans sa vie comme dans ce trajet. La tête baissée, les mains enfoncées dans ses poches, la tête pleine d’images qui n’appartenaient qu’à elle. A elle et au groupe de rôlistes qu’elle fréquentait assidûment à l’insu de ses parents qui ne voyaient dans leurs réunions hebdomadaires que l’expression d’une amitié tenace qui avait résisté aux épreuves de la sortie de l’enfance. Réunions dont ils espéraient également voir un jour sortir le petit ami que Lesley semblait se refuser à avoir contrairement aux filles de son âge. Elle marchait, perdue dans ses pensées, lorsque son pied rencontra une canette puis dérapa sur une plaque de verglas.

Le haut devint le bas, le bas le haut et dans un silence tout relatif, la jeune fille rencontra l’asphalte souillé. Un peu sonnée par sa cascade bien involontaire, Lesley resta un moment sans bouger, essayant de déterminer si oui ou non elle s’était cassé quelque chose. Lorsque finalement, aucune douleur particulièrement insoutenable n’eut fulguré dans un seul de ses membres, elle en déduisit qu’elle était indemne, à l’exception bien sûr d’inévitables bleus et d’un égo blessé. Elle s’apprêtait à se relever lorsqu’elle réalisa qu’elle avait perdu un élément vital. Le décor s’était fondu en une image impressionniste où la maigre clarté des lampadaires formait quelques tâches lumineuses dans un dégradé de ténèbres. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose. Lesley avait perdu ses lunettes. Lesquelles pouvaient bien se trouver n’importe où dans cette maudite ruelle. Les chercher à mains nues était tout bonnement exclu. Ce quartier était notoirement connu pour abriter une faune de drogués peu consciencieux qui laissaient traîner leurs seringues un peu partout et la jeune fille ne tenait pas à attraper une maladie en cherchant un objet qu’elle pourrait toujours remplacer. Il se faisait tard, la température descendait et ses parents allaient s’inquiéter. Tant pis pour ses lunettes, elle rentrerait sans elles, en priant pour ne pas finir sous les pneus d’un voisin en arrivant dans le quartier résidentiel de ses parents. Se relevant, Lesley reprit courageusement le chemin du retour en s’appuyant sur ses seuls réflexes. C’est ainsi que comme tous les soirs, ses pas la menèrent aux abords d’un vieux cimetière qui méritait à peine ce nom. Cette parcelle minuscule qui jouxtait une église ancienne et décatie constituait un véritable îlot d’archaïsmes dans un quartier ultra-moderne et mal fréquenté de Dunwich. Avec son éclairage inexistant et ses herbes folles il l’avait toujours mis mal à l’aise, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. Ce soir-là, dans la froideur de l’hiver et la solitude de la nuit, il représentait carrément un territoire de cauchemars.

A l’approche de ce passage peu rassurant, Lesley sentit la chair de poule se répandre sur son corps sans qu’elle puisse la contrôler. Elle voulut calmer les battements frénétiques de son cœur mais son imagination galopante lui transmettant des images d’horreurs grotesques, elle ne parvint qu’à frôler la crise d’angoisse. Aspirant une grande goulée d’air glacé, la jeune fille entreprit de traverser la place à toutes jambes. Elle avait atteint le centre de celle-ci lorsqu’un instinct ancestral s’éveilla en elle, l’avertissant qu’elle n’était pas seule. Un instant, elle faillit se figer sur place, comme un animal aveuglé par la lueur des phares. Puis elle réalisa que s’arrêter signerait probablement son arrêt de mort, elle se contenta de ralentir, feignant l’indifférence, profitant de la présence de sa capuche pour dissimuler son visage. Il y avait quelque chose. Tout près. Quelque chose qui n’était pas humain. C’était ridicule bien sûr mais chaque cellule de son organisme criait une alarme qu’elle ne pouvait ignorer. C’est à ce moment-là qu’elle entendit une autre respiration. Un autre souffle que le sien qui se répercutait dans le silence de l’hiver. Une inspiration rauque suivi d’une expiration sifflante. Quelque chose se trouvait tout près et l’observait. Pas comme un chasseur observe une proie mais comme un prédateur surpris par un importun sur son propre territoire.

Partir. Tout de suite. L’impulsion était donnée et Lesley reprit sa marche en espérant que la chose la laisserait tranquille. Elle quitta les lieux dans le calme en essayant de ne pas trahir ses craintes. Elle avait presque atteint une ruelle plus calme lorsqu’à son tour la chose provoqua un tumulte involontaire en heurtant une poubelle. La jeune fille, sursautant, ne put retenir un mouvement réflexe et fit volte-face. Malgré l’absence de ses lunettes, elle eut le temps d’apercevoir une silhouette humanoïde, apparemment nue, dont la maigreur squelettique trahissait une origine surnaturelle. Retenant un hurlement à grand peine, elle eut un réflexe salvateur. « Hé ho ! Y a quelqu’un ?! » Sa question se répercuta sur les murs de l’église et seul le silence lui répondit. Faisant demi-tour après avoir fait mine de regarder autour d’elle, Lesley se hâta de rentrer chez ses parents. Désormais rien ne serait jamais comme avant.
*~*

Lesley entra dans son domaine comme elle le faisait tous les jours depuis maintenant cinq ans. Traversant les allées silencieuses et encore endormie de la bibliothèque, elle se dirigea vers son territoire personnel, situé au fin fond de l’ancien bâtiment dans une salle éclairée par de grandes baies décorées de vitraux. La plupart des gens n’y venaient jamais. Ceux qui n’y venaient pas de leur plein gré étaient généralement mal à l’aise dans ce décor aux boiseries sombres qui n’étaient pas sans rappeler les ambiances gothiques des meilleurs films d’horreur. C’était ici dans cet endroit que l’on trouvait à la fois les romans appartenant à la littérature de l’imaginaire et les archives de la ville de Dunwich. La rumeur disait que les deux pouvaient vous donner des cauchemars. C’était également là que la jeune femme recevait au moins une fois par semaine un étrange groupe d’amis qu’elle avait rencontré peu de temps après son étrange vision ce soir d’hiver plus de dix ans plus tôt. Accaparée par la recherche de réponses, la jeune fille d’alors avait naturellement atterri sur internet où elle avait découvert qu’il existait un forum dédié aux expériences surnaturelles qui s’étaient déroulées à Dunwich. Elle avait commencé à s’exprimer, à comparer. Elle avait appris à faire le tri entre ceux qui avaient tout simplement hallucinés et ceux qui semblaient plus crédibles. Elle s’était progressivement rapprochée d’un petit groupe de personnes et, après les avoir rencontrés plusieurs fois dans des lieux publics, avait réellement commencé à les apprécier. C’était ainsi que le Lovecraft Club était né. De la volonté d’une bande de civils qui souhaitaient obtenir des réponses sur les choses qu’ils avaient vus et entendus et qui avaient changé leur vision du monde à jamais. Jusqu’à aujourd’hui, la fine équipe s’était malheureusement contentée de camper dans toutes les maisons prétendument hantées de la région pour un résultat pratiquement nul. Sauf la fois où leur installation avait dérangé un junkie homicide qui avait bien failli les cannibaliser sous l’effet de sa dope. Cette rencontre traumatisante avait été pour la jeune femme une motivation supplémentaire pour apprendre à se servir d’une arme à feu et à acquérir un Smith et Wesson qui ne la quittait jamais. Leurs recherches pour prouver l’existence d’une présence surnaturelle à Dunwich n’avançaient guère mais ils s’étaient entêtés. C’était à peu près au moment où ils étaient prêts de renoncer que Lesley avait obtenu ce poste et découvert cette pièce qu’elle avait compris qu’avant de se lancer à la poursuite de sujets vivants, ils avaient tout intérêt à compiler une masse suffisamment importantes d’informations pour pouvoir anticiper l’endroit où se produirait la prochaine manifestation. C’était ainsi qu’ils avaient découvert le pot aux roses.

Des évènements surnaturels se produisaient absolument partout à Dunwich. Le mot inexpliqué était l’un des plus employés dans tous les documents officiels. Recenser chacune des occurrences qui comprenaient l’implication d’un élément inexpliqué prenait du temps. Mais au moins pour la première fois depuis la constitution de leur groupe ils avaient l’impression d’avancer. Et leurs expéditions n’avaient pas cessé. Au contraire la liste des lieux permettant d’avoir la confirmation de leurs doutes n’avait cessé de s’allonger. Ils les visitaient ponctuellement. Toujours de nuit avec un équipement sophistiqué qu’ils avaient acheté avec leurs propres deniers. Mais jusque-là ils n’avaient jamais rien capté de sérieux. Pour autant, se trouver dans des lieux si chargés en histoire et en passif surnaturel était une expérience passionnante. Et il fallait le dire s’y trouver en compagnie de ses amis était encore mieux. A tel point que parfois, Lesley avait l’impression que leurs recherches passaient au second plan. Et qu’elle n’était pas certaine de le déplorer.

Elle lança la première chauffe de la bouilloire. Bientôt les premiers lecteurs arriveraient et elle pourrait leur proposer du thé. Elle savait que cette habitude irritait au plus haut point ses collègues les plus traditionnalistes. On ne mangeait pas dans une bibliothèque, on ne buvait pas dans une bibliothèque, on ne parlait pas et on ne vivait pas. Tels les visiteurs indiscrets d’un mausolée ou d’un lieu de culte, l’on se devait de se déplacer en silence, les yeux baissés. Lesley n’était pas d’accord avec plusieurs de ses règles. Si elle était d’accord sur le fait qu’il était interdit de mettre ses mains grasses sur les pages ou de parler fort dans une bibliothèque, qu’il fallait respecter les livres, elle était en revanche opposée à cette sacralisation forcée des lieux. Pour cette raison, elle avait aménagé des salles de travail dans des pièces désaffectées qu’elle savait insonorisées, organisé des soirées à thème et amené la bouilloire qui faisait tant jaser. Les gens qui venaient, le faisaient avec plaisir et sa section semblait gagner en popularité, toute relative, d’années en années. Ses employeurs étaient satisfaits de son travail aussi toléraient-ils les quelques excentricités qu’elle se permettait. L’endroit était propre, bien tenu et elle veillait à ce qu’il le reste. Les importuns étaient chassés, bannis et ils ne remettaient pas les pieds dans cette partie du bâtiment.

Entre son travail et ses loisirs, Lesley était une personne occupée. Sa vie sociale était remplie mais pas de la façon dont ses parents avaient espéré. Elle avait bien eu quelques relations mais jamais rien de bien sérieux. Elle n’était pas sûre d’en vouloir de toute façon. Il y avait des choses bien plus intéressantes à faire en ce bas-monde que de s’enfermer dans un couple qui la forcerait à se ranger. Et les choses semblaient en passe de devenir encore plus intéressantes. La jeune femme pouvait le sentir. Sous la forme d’un mystérieux instinct, une alarme primitive envoyée par son cerveau reptilien, Lesley sentait que quelque chose arrivait. Quelque chose d’important se profilait à l’horizon et elle avait le pressentiment qu’une fois que cet évènement mal défini serait arrivé, rien ne serait jamais plus pareil. Peut-être était-ce ses lectures qui l’avaient rendue plus sensibles aux indices que sous la surface, une autre réalité s’agitait. Ou peut-être était-ce sa rencontre avec l’être inhumain qui avait ranimé les flammes d’antiques aptitudes. Elle n’en savait rien mais elle brûlait de savoir ce que lui réservait l’avenir. Quelque chose pourtant, une petite voix au fond de son cerveau, lui susurrait qu’il valait parfois se méfier de ce que l’on souhaitait…


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Dragon

Age
22 ans

Avatar
Felicia Day

Disponibilités
Normalement un message rp par semaine et si je dois m’absenter vous le saurez.

Où avez-vous découvert le forum ?
Sur Bazzart au moment où il était en chantier.

Quelque chose à dire ?
Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn

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Thaddeus Hughes

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LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10 Jeu 5 Juil - 1:02
Bienvenue mademoiselle (en retard ! Désolé !) je crois que tu seras la première et la seule fille du début du forum ^^ bon courage dans ce monde d'homme !
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Lesley Cartwright votre bibliothécaire préférée
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Lesley Cartwright

LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10 Jeu 5 Juil - 1:19
Tss. Tss. Ne sois pas si négatif très cher papy gâteux, je fais de la propagande autour de moi!
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Thaddeus Hughes , votre humble serviteur
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Thaddeus Hughes

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LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10 Ven 6 Juil - 21:34
Bienvenue ma chère Lesley et félicitation, tu es la première membre validée !
Ton personnage est très intéressant et je serais ravi de jouer avec toi dès que mon histoire sera terminée (quelle honte !). En effet, j'aime bien le petit club que tu as formé et je t'invite, si des adeptes se manifestent, à l'ouvrir officiellement sur le forum. Je serais très content de t'ouvrir une partir spéciale pour organiser vos sorties et vos réunions !

En bref, une première fiche parfaite qui met déjà la barre haut pour le niveau du forum ! Je t'invite à aller faire ton agenda et ta biographie pour que tu puisses t'organiser. Ne t'inquiètes donc pas, les partenaires RPs vont bientôt arriver ! Félicitation et je t'alloue 1 point en détection pour une fiche impeccable rapidement terminée, ce qui t'en fais 6. Ne t'inquiètes pas pour ton nom, ton prénom et ton avatar, ils vont être très vite recensés.
En espérant que tu te plaises parmi nous !
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Lesley Cartwright votre bibliothécaire préférée
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LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10 Ven 6 Juil - 22:55
Merciiiiiiiiiii ! ♥ J'espère me montrer à la hauteur du défi.
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LESLEY CARTWRIGHT  ϟ Who d'you gonna call ? Bouttt10
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